lundi 23 août 2010

"Lettre 51"



Marcelo Barbosa a posté sur son blog officiel hier, un extrait du livre "O Homem Medíocre" ("Le Pauvre"), de José Ingenieros (penseur, philosophe italo-argentin, 1877/1925), dont voici la traduction (partielle) :

" ... Le succès est bénéfique, s'il est mérité : la personne est exaltée, encouragée. Il a une autre vertu : il bannit l'envie, poison incurable des esprits médiocres. Il est le moment triomphant de la rosée favorable aux germes de la supériorité morale. Le triomphe est un baume de sentiments, papier de verre efficace contre les rigueurs de la nature. Le succès est le meilleur lubrifiant du cœur, son échec est plus corrosif que le mal"

".. La popularité ou la notoriété tend à donner l'illusion de la gloire éphémère. Elles sont fausses et bon marché, vastes mais peu profondes, splendides mais transitoires. Elles sont efficaces pour les hommes simples, accessibles au commun des mortels, mais sont moins que la gloire, exclusivement réservée aux hommes les plus importants. Elles sont de l'or faux, de fausses pierres, un feu d'artifice. Manifestations directes d'enthousiasme collectif, par conséquent dérisoires : applaudissements de la foule, avec quelque chose d'une frénésie inconsciente. La gloire des grands penseurs, philosophes et artistes, qui s'exprime par le génie du verbe, est lente, mais constante, ses admirateurs sont dispersés et n'applaudissent pas de manière isolée. Dans le théâtre de l'admiration rapide et bon marché, tout est illusion :les auditeurs s'influencent les uns les autres, provoquant l'enthousiasme et les applaudissements. Par conséquent, n'importe quel imbécile peut connaître un triomphe supérieur à Aristote ou Spinoza en intensité, qui est en proportion inverse de la durée qui fait la vraie gloire. [...]"

"... En partageant les ruines de la médiocrité et les faiblesses de son milieu, il est facile de devenir un archétype de la masse et d'être célèbre parmi ses pairs. Les génies, les saints et les héros refusent de s'asservir de la sorte. Portés par un lointain idéal, ils veulent être maîtres de l'Histoire.[...]"

Marcelo Barbosa : "A l'époque de la célébrité instantanée (fabriquée par les médias), totalement dépourvue d'une histoire sous tendant la valeur de sa réputation, je pense que certaines parties de ce livre, telles celles publiées ci-dessus, devraient être lues obligatoirement par tous. S'il y avait un certain niveau de conscience et de compréhension (je pense que c'est peu probable), on courrait le risque d'un suicide collectif d'une grande partie de ceux que l'on voit à la télévision et autres médias.

Il est intéressant de noter que ce livre a été écrit en 1910, et que cent ans plus tard, il est encore d'actualité.

Merveilleuse lecture ;)

Bonne fin de dimanche à tous !"

Pour plus d'infos : Marcelo Barobsa Blog Officiel